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LA PAROLE DE L'ESCLAVE DANS LE TANGO

L'héritage culturel noir dans le tango

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Par Françoise Prioul

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La présence et l’héritage des esclaves noirs en Argentine semblent avoir été gommées ou occultées par le grand projet politique de construction nationale, fondé sur une immigration européenne massive mais qualitative et contrôlée sur lequel s’est édifiée l’Argentine moderne. Cependant, quoique production et marque culturelle syncrétique de cette immigration européenne, le tango n’en accuse pas moins une dette envers les cultures noires et n’en porte pas moins les stigmates des candombes et des murgas, stigmates qu’ont tenté de faire apparaître récemment certains musicologues. Partant d’une analyse de la spécificité de la traite négrière et de l’esclavage à Buenos Aires et à Montevideo, cet article dégage les modalités de contacts entre cultures noires et cultures européennes à la fin du XIXe siècle et tente de mettre en lumière les mécanismes internes à ce genre esthétique, lesquels, comme pour le fonctionnement d’un système linguistique, ont permis à certains éléments musicaux et poétiques issus de l’Afrique, de constituer une sorte de substrat du tango. Et si dans le cas du tango, “la parole de l’esclave” s’est diluée dans un discours esthétique social ou identitaire à visée nationale, ce genre musical, poétique et chorégraphique devenu emblème de l’Argentine, ne peut renier cet héritage noir, sous peine de se dénaturer.

 

 

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Prix libre

Paypal - lamuseamusee@gmail.com ou télécharger le RIB

Françoise Prioul

Agrégée d’espagnol et docteur en littérature latino-américaine, elle s’intéresse au tango depuis une vingtaine d’années en tant que danseuse et violoniste. Elle a étudié la musique d’ensemble tango avec le Cuarteto Cedrón et Juan José Mosalini et joue régulièrement en duo ou en trio à Buenos Aires et à Paris. Chercheuse, elle travaille sur la poétique de Céledonio Flores et sur les rapports entre danse, poétique et musique et en particulier, sur l’apport des années 20 au tango. F. Prioul a publié plusieurs articles sur ces thèmes et enseigne en particulier l’Histoire du tango à l’université de Paris 13. Elle fait régulièrement des séjours prolongés à Buenos Aires et prépare actuellement un ouvrage sur C. Flores et les années 20.

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